Conférence, avec projection, du lundi 11 juin 2018, à 18 h 15, au centre André Malraux, Paris.
Conférencier : Philippe Bruguière, Conservateur au musée de la Musique – Cité de la Musique – Philharmonie de Paris
L’histoire de la vina, instrument qui incarna des siècles durant l’esthétique musicale du raga, remonte aux débuts du premier millénaire. Représentée très tôt entre les mains du dieu Shiva puis entre celles de Sarasvati, patronne des arts, la vina a toujours été tenue en grande considération. Jouissant d’un prestige inégalé au sein des cours hindoues et musulmanes, elle connut un développement exceptionnel qui s’assombrit dans le courant du XIXe siècle. Sa tradition n’est plus représentée aujourd’hui que par quelques très rares musiciens.
Philippe Bruguière clôturera sa conférence par une illustration musicale.
Philippe Bruguière
1981-1986 : Boursier programme franco-indien (MAE), bourses de recherche (Ministère de la Culture). Etude en Inde de l’art de la vina auprès de Zia Mohiuddin Dagar.
1987 : Doctorat 3e cycle Philosophie de l’Art et Esthétique, Paris IV
1988-1989 : Chercheur associé à l’équipe de recherche 249 du CNRS intitulée « Hindouisme, textes, doctrines et pratiques »1990-1995 : Responsable de la section musicale du musée national des arts asiatiques-Guime.t
1992-1994 : Enseignement d’ethnomusicologie à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand.
Depuis 1994 : Conservateur en charge au musée de la Musique des collections non-occidentales. Depuis 2012, en charge des percussions et des cordes pincées occidentales.
– Membre du jury des bourses françaises pour l’étranger, Ministère des Affaires Etrangères (1989-2005).
– Membre du conseil d’administration de la Société Française d’Ethnomusicologie (1998 – 2008).
– Membre du comité scientifique de la revue Indian Musicological Journal, Baroda – Mumbai.- Depuis 1990 : concertiste en France et à l’étranger.
http://rudravina.com
Conférence, avec projection, du lundi 28 mai 2018, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris.
Conférencière : Katia Légeret (Manochchaya), professeur à Paris VIII.
Normalienne en philosophie, Katia Légeret est professeur en esthétique des arts de la scène au département théâtre de l’université Paris 8. Au croisement des frontières géopolitiques et géoartistiques, entre tradition et modernité, elle s’intéresse aux modes de transmission et de production contemporaines des théâtres dansés extra-européens, en particulier ceux de l’Inde. Elle est metteur en scène et mène également une carrière internationale dans le style bharata natyam, théâtre dansé de l’Inde. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Manuel traditionnel du Bharata nâtyam (éd. Geuthner, Paris, 1999), La gestuelle des mains dans le théâtre dansé indien (éd. Geuthner, 2005), Danse contemporaine indienne et théâtre indien : un nouvel art ? autour de Pina Bausch, Ariane Mnouhkine, Padmini Chettur, Carolyn Carlson, Hassan Massoudy, Bartabas (éd. PUV, 2010). Katia Légeret a dirigé l’ouvrage collectif Rodin et la danse de Çiva (PUV, 2014) et vient de publier Les 108 karana, danse et théâtre de l’Inde (éd. Geuthner, 2017). Cet ouvrage est accompagné d’un DVD « La danse de Shiva » de Lionel Tardif.
Les 108 karana constituent l’alphabet le plus ancien en Inde des mouvements communs à la danse, au théâtre et à la sculpture. Leur transmission orale est très rare, mais, à l’occasion de sa conférence, Katia Légeret en présentera deux, dans le style du théâtre dansé bharata-nâtyam : celle de l’actrice-danseuse Swarnamukhi (Chennai), qui a lieu au coeur des temples du Tamil Nadu et de leur statuaire ; celle du metteur en scène et chorégraphe K. Muralidhar Rao (Mysore), qui se nourrit des textes sanskrits, de la poésie et de l’observation de la vie quotidienne.
Khajurâho, les temples de l’amour
Conférence, avec projection, du lundi 7 mai 2018, au Centre André Malraux, Paris.
Conférencier : Gilles Béguin, conservateur général du Patrimoine
Khajurâho, situé dans le nord de l’Inde dans l’État du Madhya Pradesh, est l’un des sites les plus prestigieux du patrimoine monumental indien, fameux tant par l’harmonie de ses architectures que par la sensualité de ses sculptures. Khajurâho doit sa renommée internationale à la splendeur de ses sanctuaires hindous.
Autrefois important centre politique et religieux, il comptait pense-t- on quelque quatre-vingt cinq temples, comme en témoignent les nombreuses ruines, enfouies sous des monticules de terre, réparties çà et là dans la vallée. Vingt-cinq sanctuaires subsistent. La plus ancienne mention de Khajurâho remonte au VIIe siècle. Après l’effondrement du royaume de la dynastie Candella, le site connu plus de quatre siècles d’oubli et l’orgueilleuse cité devint une pauvre bourgade au milieu d’une steppe aride plusieurs mois par an. Elle fut redécouverte par hasard par des chasseurs britanniques au début du XIXe siècle. Dès lors, des travaux travaux de restauration se succédèrent jusqu’à nos jours sur ce site majeur du patrimoine mondial.
Grâce aux splendides photographies de Iago Corazza, Gilles Béguin nous présentera les temples du site.
Conférence, avec projection, du lundi 9 avril 2018, à 18 h 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférenciers : Pierre Leriche, directeur de recherche émérite au CNRS
Ségolène de Pontbriand, directrice de la Mission Franco-Ouzbèque de Bactriane du Nord
Thème : Héraclès, connu dès l’époque homérique (Illiade, XIV, 323-324.), est un demi-dieu, né des amours de Zeus et de la mortelle Alcmène, épouse d’Amphitryon. Héraclès correspond à l’Hercule étrusque et romain, à Melqart phénicien et à Kakasbos d’Anatolie.
D’une force extraordinaire, il est obligé par son demi-frère Eurysthée, fils d’Héra, d’accomplir douze exploits célèbres.La figure d’Héraclès était très populaire dans l’armée d’Alexandre et dans celle des Séleucides. Ce sont probablement ceux-ci qui ont implanté le culte d’Héraclès, généralement représente jeune, jusqu’aux extrémités du monde hellénistique.
Au premier siècle avant n. è. Hermaios, fondateur de la dynastie kouchane, frappe, au revers de ses monnaies l’effigie d’Héraclès. Par la suite, dans l’art du Gandhâra romanisant, le Vajrapani, gardien du Bouddha, prend l’apparence d’un bel Héraclès nu d’âge mûr, frisé et barbu, proche du Bouddha, tenant bien visible une massue en forme d’haltère (vajra).
Cette présentation de l’adoption/adaptation de la figure d’Héraclès sous diverses formes par les monothéismes et hénothéismes orientaux s’appuie sur un matériel archéologique abondant : sculptures, terre-cuites, ivoires, bronzes. Certains de ces documents sont bien connus, d’autres sont des découvertes nouvelles provenant, en particulier, de fouilles récentes d’Asie Centrale.
Pr Pierre Leriche
Pr agrégé d’Histoire. Directeur de Recherche émérite au CNRS ENS Laboratoire AOROC, Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR8546)
Directeur français de la Mission Franco-Syrienne d’Europos-Doura (MFSED)
Fondateur français de la Mission Franco-Ouzbèque de Bactriane du Nord (MAFOuz de Bactriane, 1993 – 2018)
Dr Ségolène de Pontbriand
Docteur Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Directrice adjointe française de la Mission Franco-Syrienne d’Europos-Doura (MFSED)
Directrice française de la Mission Franco-Ouzbèque de Bactriane du Nord (MAFOuz de Bactriane) depuis 2018
Membre associée au Laboratoire AOROC, Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR8546)
Conférence du lundi 12 mars 2018, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencier : Jean-Joseph Boillot, économiste, auteur de L’Inde ancienne au chevet de nos politiques.
Thème : le conférencier évoquera pour nous l’Arthashâstra (traité de la Prospérité), qui rend compte des débats de sciences politiques dans l’Inde ancienne. De cet immense traité écrit il y a plus de vingt-cinq siècles, Jean-Joseph Boillot a extrait, traduit et adapté les grands principes de la bonne gouvernance. Parfaitement intemporelles, les questions abordées dans ce traité sont parfois d’une étonnante actualité.
Jean-Joseph Boillot est l’auteur de L’Inde ancienne au chevet de nos politiques. L’art de la gouvernance selon l’Arthashâstra de Kautilya (éditions du Félin, 2017).
Conseiller diplomatique, Jean-Joseph Boillot a été en poste à New Delhi en tant que conseiller financier pour l’Inde et l’Asie du Sud.