Conférence du 12 janvier 2009, à 18 h. 30 au Centre André Malraux, Paris.
Conférencier : Michel Angot
- Auteur d’une thèse sur Pânini, éminent grammairien de l’Inde ancienne
- Sanskritiste, traducteur et commentateur de grands textes de la littérature sanskrite, comme la Taittariya Upanishad avec le commentaire de Shamkara, publié par le Collège de France, 2007
- Enseignant à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales)
- Édition, traduction et présentation du yoga-sûtra de Patañjali et du yoga-bhâsya de Vyâsa (collection « Indika », Les Belles Lettres, 2008)
Bien que le texte du yoga-sûtra (début du 1er millénaire), sur lequel se fonde la pratique du yoga, fût composé par des maîtres de l’Inde ancienne à l’intention d’un « public » différent du nôtre, il continue néanmoins à nous parler au prix d’une lecture attentive.
Comment le yoga fut-il conçu par ses penseurs originels ? Michel Angot analyse cette question dans son ouvrage récemment publié aux éditions Les Belles Lettre dans la collection Indika qu’il dirige : Le yoga-sûtra de Patañjali et le yoga-bhâsya de Vyâsa – Traduction et présentation de Michel Angot, 2008. Texte fondateur, le yoga-sûtra se présente sous forme d’aphorismes assortis de commentaires, dont le plus ancien et le plus réputé, le yoga-bhâsya est celui de Vyâsa (VIe siècle).
« Texte initiatique, le yoga-sûtra était réservé à ceux qui avaient accès à une expérience de yoga ultime, c’est-à-dire de silence éveillé, et voulaient ensuite l’exprimer en mots parfaits. À l’origine, la principale des raisons d’être du yoga-sûtra résidait certainement dans la nécessité d’une référence dont l’autorité fût indiscutable dans le domaine. Il fallait instituer cette parole de référence, disposer de critères sûrs pour distinguer le caractère yoguique des expériences qui sont toujours authentiques mais ne sont pas toujours véridiques. Il était aussi nécessaire de juger des méthodes utilisées, de bâtir la théorie qui articule le domaine des expériences à l’espérance de la délivrance, etc. Il fallait concevoir cette délivrance. » M. Angot