Synthèse de la conférence donnée par Vaiju Naravane, correspondante à Paris pour l’Europe du quotidien The Hindu
15 décembre 2008, Centre André Malraux
Les défis de l’Inde sont aussi grands que ses ambitions. Ce pays se voit une puissance au niveau régional, mais aussi au niveau mondial, sur le plan économique et politique. C’est un géant qui se réveille, fort d’un taux de croissance régulier, de 7, 5 à 8%, qui va retomber à cause de la crise mondiale et de la récession. La situation de l’Inde face à la crise, et la série d’attentats qui viennent de frapper Bombay, son cœur économique, nous interrogent sur les difficultés auxquelles ce pays est confronté.
L’Inde, terre de paradoxes
l’Inde est une démocratie : 600 millions de personnes votent tous les 5 ans. Cet immense bloc connaît l’alternance, la presse est libre et vigoureuse. Les télévisions sont libres ; plus de 20 chaînes en forte concurrence apportent une information 24 h sur 24, où s’expriment toutes les rumeurs.
Multi culturelle, multi ethnique, multi lingue, l’Inde doit faire face à d’énormes problèmes.
– La corruption
– L’indifférence des classes gouvernantes vis-à-vis des populations pauvres. Lors des récents attentats de Bombay en novembre 2008, les pauvres ont été frappés en masse dans la gare centrale, ainsi qu’à l’hôpital Cama, mais ils ont été oubliés dans la tourmente, car les médias se sont concentrés sur l’icône de l’Inde, l’hôtel Taj, et les étrangers.
– Les villes contre les campagnes
– Les infrastructures insuffisantes
La démocratie, ce n’est pas uniquement le vote et les droits de l’homme, c’est aussi un sens de la responsabilité sociale. Or, les services sociaux sont très insuffisants ; il n’y a pas de sécurité sociale. La police est sous formée, sous équipée, sous payée. La démocratie indienne repose sur des insuffisances et des inégalités. Un grand chemin reste à faire.
– La discrimination positive : « Les réservations »
Les Britanniques avaient fait une liste de castes si impures et opprimées qu’elles se trouvaient en-dehors du système des castes. Quand ils sont partis, on a voulu réparer les torts du passé envers ces hors castes. 59 % des postes ont été réservés pour des catégories défavorisées (des classes pauvres et arriérées, certains groupes tribaux). Cela crée une situation conflictuelle car d’autres communautés, s’estimant aussi défavorisées, demandent au gouvernement central de faire partie de ces « réservations » pour obtenir des postes dans l’administration et l’université.
Selon la constitution, cette réservation de postes ne devait durer que 25 ans, ce qui n’a pas été respecté. Car le système a été utilisé pour acheter les votes des électeurs et il est tellement ancré que les différentes communautés rivalisent pour bénéficier des réservations en prouvant que leur niveau de croissance est le plus bas. Il a aussi permis l’émergence de nantis parmi les basses castes : prenons le cas d’un intouchable qui devient médecin grâce à la discrimination positive, et qui gagne bien sa vie ; il va envoyer ses enfants dans un MIT ou à Harvard. Ceux-ci doivent-ils aussi profiter de la discrimination positive ? Ou faudrait-il que celle-ci s’arrête après une ou deux générations ?
– Une déficience du système éducatif
Si le gouvernement indien avait investi massivement dans l’enseignement primaire, on aurait atténué le retard des enfants de familles pauvres, voire misérables. Ils auraient pu avoir une meilleure éducation et réussir par le mérite de leur effort au lieu de recevoir une subvention de l’état. Une psychologie de la dépendance s’est mise en place, très néfaste pour l’Inde : une fois que l’on obtient un poste grâce au système de quotas, on peut s’absenter et ne pas travailler, ce qui aggrave cet énorme problème d’une bureaucratie, inefficace, peu dévouée, qui devient un obstacle dans notre vie quotidienne.
– Un développement très inégal
Le sud et l’ouest sont mieux lotis que le nord et le nord-est (Bihar, Uttar Pradesh). Malgré un niveau d’éducation très élevé, le Bengale occidental souffre de la pauvreté rurale.
Comment relever ce défi et faire agir un sentiment de solidarité nationale dans une société fragmentée en castes ? Chacun défend les droits de sa caste ou de la communauté à laquelle il appartient ; ces divisions sont accentuées par le phénomène de la mondialisation.
– La crise agricole
D’un point de vue économique, la croissance est extraordinaire et l’Inde compte le plus grand nombre de milliardaires. Mais l’agriculture connaît une crise grave qui a provoqué le suicide de 100 000 fermiers. 65 % des Indiens vivent dans les campagnes et la population ne cesse d’augmenter. L’agriculture devrait donc s’accroître de 2 % par an, or c’est le maillon faible de la chaîne ! Il n’y a pas de véritable politique agricole pour contrer le morcellement des terres et la rigidité des lois (si l’on n’est pas fermier, on ne peut pas acheter de terres agricoles). Il faut trouver des solutions pour que des coopératives puissent investir dans la terre.
Le conflit du Cachemire, à la base des attentats de Bombay ?
À l’indépendance, il y avait 575 royaumes ou principautés qui reconnaissaient la suzeraineté des Anglais mais qui avaient aussi signé des traités individuels avec la couronne anglaise.
Les Britanniques ont décidé de donner toutes les terres qu’ils contrôlaient à l’Union indienne, d’une part, et au Pakistan, de l’autre. Il leur a donc fallu conclure un accord, soit avec le gouvernement de l’Inde, soit avec celui du Pakistan. 3 cas particuliers se sont présentés :
• Le Cachemire qui était le plus grand royaume de l’Inde avec trois parties distinctes : la vallée du Cachemire musulmane qui côtoie le Pakistan, le Jammu hindou, c’est-à-dire la partie sud, et, à l’est, le Ladakh bouddhiste. La position du gouvernement pakistanais était la suivante : nous nous sommes divisés pour donner aux musulmans une patrie, si une partie du Cachemire est majoritairement musulmane, il faut que vous nous la donniez.
• Le petit État de Junagadh, au Gujarat, dont le souverain musulman régnait sur une population majoritairement hindoue. Le roi est parti vivre au Pakistan et l’État est intégré à l’Inde.
• Hyderabad, le plus grand des États princiers de l’Inde, dont le chef musulman, le nawab, régnait sur une population majoritairement hindoue. Bien qu’il fût conforté dans sa fonction, le nawab refusa de s’intégrer à l’Union indienne. Celle-ci envoya des troupes pour le faire céder, car il n’était pas concevable d’avoir un territoire indépendant au milieu de l’Inde.
La genèse du problème du Cachemire
Le Cachemire avait un statut autonome mal défini. Son souverain voulait un pays indépendant. Pour gagner du temps, il demanda un accord de statu quo (standstill agreement) d’un mois avant de se remettre à la table des négociations. Le souverain commença à subir des pressions du côté indien et pakistanais pour signer, soit avec l’un, soit avec l’autre. Cette période de tergiversation lui coûta très cher. Les Pakistanais finirent par envoyer des guerriers Pathans (population à la frontière afghano-pakistanaise) suivis par des troupes régulières. Quand celles-ci arrivèrent à 6 km de Srinagar, le maharajah s’enfuit dans la capitale d’hiver du Jammu et Cachemire. Il se tourna alors vers Nehru pour obtenir son soutien. Nehru accepta de lui porter secours s’il signait un engagement de rattachement à l’Union indienne (instrument of accession), ce à quoi le maharajah consentit. Des troupes indiennes furent envoyées sur le sol cachemirien. Ainsi débuta la première guerre indo-pakistanaise. Au même moment, Mountbatten, gouverneur général de l’Inde durant cette phase de transition, dit à Nehru qu’il fallait consulter les Nations Unies. Nehru accepta que le peuple Cachemiri puisse exprimer sa volonté. L’affaire, portée devant les Nations Unies, se conclut par un cessez-le-feu. L’ONU condamna l’intervention militaire pakistanaise dans la mesure où ces troupes avaient été envoyées dans un territoire dont le sort n’était pas encore fixé. Les résolutions de l’ONU évoquaient le retrait des troupes pakistanaises et des forces indiennes, ainsi que l’organisation d’un référendum au Cachemire. Le retrait ne put être obtenu du Pakistan et les troupes indiennes restèrent sur la ligne de front, appelée aujourd’hui ligne de contrôle, qui n’a pas changé depuis 1948. Sans le retrait des troupes, le référendum n’a jamais pu avoir lieu.
Les Pakistanais utilisent l’expression unfinished business of Cachemire, qui laisse entendre que le Cachemire doit leur revenir. L’État indien s’envisage laïc : puisque le maharajah du Cachemire a signé l’acte de rattachement, on ne va pas re-diviser l’Inde unie sur la base de la religion. Il y aurait un risque de démembrement de l’Union indienne, car les Punjabis pourraient aussi demander l’indépendance pour les sikhs, etc. La partie sous contrôle pakistanais est appelée Occupied Cachemire par les Indiens, et Azad Cachemire, Cachemire libre, par les Pakistanais !
Est-ce qu’un Cachemire libre et indépendant résoudrait le problème ?
La résolution des Nations Unies n’a pas envisagé cette question puisque le référendum posait l’alternative de rejoindre l’Inde ou le Pakistan ? Les Cachemiris souhaitaient une autonomie bien plus grande que celle accordée à d’autres États indiens. L’article 370 de la constitution indienne laissait aux Cachemiris la possibilité d’avoir leur propre constitution, mais ce n’était pas acceptable pour les dirigeants, y compris Nehru. Sheik Abdullah, Chief Minister du Cachemire, qui était laïc et très favorable à l’Inde, s’est vu mettre en résidence surveillée par Nehru, dont il était l’ami, parce qu’il était séparatiste. Depuis les aspirations du peuple cachemiri n’ont jamais été prises en compte. La fraude dans les élections de 1989 a soulevé le peuple Cachemiri, au moment même où se terminait la guerre d’Afghanistan avec la victoire des résistants, les Mudjahidins. Jusque-là les Pakistanais n’étaient pas vraiment engagés au Cachemire. Le différend existait, mais la question du terrorisme n’était pas encore présente. En 1989 les Soviétiques quittent Kaboul. Les services secrets pakistanais s’étaient beaucoup développés grâce à l’argent reçu de l’administration Reagan pour combattre les Soviétiques en Afghanistan. Les Talibans, qui sont finalement la création des services secrets pakistanais, prennent le pouvoir à Kaboul et cherchent à utiliser cet argent. Les Mudjahidins, de retour d’Afghanistan, tournent leur attention vers le côté oriental du Pakistan, c’est-à-dire la frontière avec le Cachemire. Devant le mécontentement du peuple cachemiri et son ressentiment envers le gouvernement indien qui avait eu de grands torts dans la direction et l’administration de cette province du Cachemire, ils mènent une guerre par procuration (proxy war) au Cachemire.
Les relations Indo-Pakistanaises et la libération du Bangladesh
Les Britanniques avaient créé une situation insupportable : une entité orientale du Pakistan, presque entièrement bengalie, et un Pakistan occidental composé de quatre provinces, le Pendjab, le Baloutchistan, le Nord-Ouest où vivent les Pathans, et le Sind. Il n’y a jamais eu d’entente entre ces deux ailes. Les Pakistanais de l’ouest étaient très méprisants envers ceux de l’est, les Bengalis, qui n’avaient pas leur allure de grands guerriers. En 1971, les Bengalis gagnent toutes les élections avec pour conséquence la nomination d’un Premier ministre bengali à la tête du Pakistan. L’armée pakistanaise décide alors d’attaquer sa propre aile orientale, ce qui entraîne la migration de 10 millions de réfugiés bangladeshis vers l’Inde. Indira Gandhi, grande stratège en politique internationale, saisit cette opportunité pour démembrer le Pakistan. L’armée indienne vient soutenir les Bangladeshis jusqu’à la victoire de 1971. La reddition de l’armée pakistanaise avec 95 000 prisonniers s’est révélée une immense humiliation pour le Pakistan qui a nourri un sentiment de revanche fixé sur la question du Cachemire : puisque les Indiens nous ont séparés de notre partie orientale, nous devons séparer les Indiens du Cachemire qui nous appartient. Depuis 1989, le Pakistan n’a cessé d’aider des groupuscules djihadistes au Cachemire.
Le rôle joué par l’armée indienne
La mauvaise administration indienne, sans vision et sans empathie, a accru les tensions entre l’Inde et le Pakistan, et exacerbé un sentiment de révolte chez les jeunes Cachemiris. Les troupes, de plus en plus nombreuses, envoyées par l’Inde sont protégées par de vieilles législations (Special Powers Act) de la période coloniale, qui confèrent l’immunité aux bataillons envoyés dans les zones « troubles », et favorisent ainsi les exactions envers la population. Les organisations terroristes, bien ancrées et bien financées, trouvent des recrues en Inde parmi les jeunes musulmans terrorisés par l’assassinat de membres de leur famille.
La situation actuelle des musulmans en Inde
L’Inde comporte entre 140 et 150 millions de musulmans. Au moment de la création de l’Inde et du Pakistan, il y a eu un échange de population de 15 millions de personnes, hindous du Pakistan vers l’Inde, et musulmans de l’Inde vers le Pakistan, dont l’élite de la communauté musulmane. Ainsi, Lucknow, une ville de culture persane, urdue et musulmane, d’une grande tradition poétique, et qui était à 65% musulmane, ne compte plus que 14% de musulmans. Les quelques élites musulmanes qui n’ont pas quitté l’Inde ont intégré le parti du Congrès. Elles rêvaient d’une Inde moderne et laïque qui officiât pour le bien de tous les Indiens. Abdul Kalam Azad, le premier Ministre de l’éducation de l’Inde indépendante était musulman et un homme des lumières, pour qui la religion était une affaire privée.
La communauté musulmane qui est restée en Inde était pauvre, généralement illettrée, et sans dirigeant. Elle est tombée entre les mains des extrémistes, comme l’imam Boukhari de la Djama Masjid (mosquée située au cœur du vieux Delhi), qui incite les musulmans à faire de plus en plus d’enfants pour résister à la majorité hindoue, et veut des règles séparées pour la communauté musulmane, ce qui avait été accordé par le gouvernement indien après l’indépendance par souci de protection de cette communauté minoritaire et vulnérable. Quand le Premier ministre Rajiv Gandhi a essayé de changer ce règlement en faveur d’un code civil égal pour tous, il en a été empêché par les chefs de la communauté musulmane. De plus, pour des raisons religieuses, les musulmans veulent envoyer leurs fils dans des écoles où l’enseignement se fait en urdu, ce qui les défavorise dans le marché de l’emploi dominé par l’anglais.
Une commission d’enquête nommée par le gouvernement de Manmohan Singh a conclu que la population musulmane, 14% de l’inde, était insuffisamment représentée dans l’administration, la police, l’armée, les affaires et l’université. On s’est rendu compte qu’ils ont été doublés par les Intouchables qui ont bénéficié des mesures de discrimination positive.
On est désormais en faveur de sièges réservés pour la communauté musulmane, mais celle-ci craint la discrimination à l’embauche, ou pour trouver un logement, ce qui accroît la possibilité de recruter des terroristes parmi les jeunes qui se considèrent comme des enfants « adoptés » de la République indienne.
Malgré ces problèmes, une lueur d’espoir est apparue lors des élections qui ont eu lieu au moment des attentats de novembre 2008 à Bombay: l’électorat indien a montré une maturité extraordinaire car le résultat des votes n’a pas favorisé les nationalistes hindous qui avaient joué la carte antimusulmane dans la lutte contre le terrorisme.
Après les attentats de Bombay, le Premier ministre indien s’était d’ailleurs adressé à la nation en disant que ces attentats avaient été commis par des éléments extérieurs à l’Inde et non par des musulmans indiens. Cette déclaration très importante de Manmohan Singh ne mettait pas en question le gouvernement pakistanais, mais les organisations qui fleurissent sur le sol pakistanais.Une telle déclaration a permis d’éviter une vague antimusulmane en Inde. Pour des raisons similaires, après l’assassinat de Gandhi, on avait annoncé que le père de la nation avait été assassiné, en précisant que son tueur n’était pas musulman mais hindou.
Réponse à des questions diverses
Qu’en est-il des relations entre Israël et l’Inde ?
Le fait que les attentats de Bombay aient visé Nariman House, où réside le Centre de prière juif, nous a indiqué que l’assaut lancé sur Bombay était liés au terrorisme international, style Al-Qaida. De plus, le mode opératoire (commandos suicide avec grosses armes automatiques, grenades) était presque identique à celui utilisé en 2001, lors de l’attentat contre le parlement indien.
Traditionnellement, l’Inde n’est pas sensible au problème Israël-Palestine. Les juifs sont arrivés très tôt en Inde et ont été bien accueillis. Bombay compte de grandes familles juives comme les Sassoon. Des liens beaucoup plus étroits entre l’Inde et Israël ont commencé à se tisser quand les hindouistes ont été au pouvoir. En 90, on a ouvert un Consulat, et depuis l’Inde est devenu le deuxième plus grand acheteur d’armes d’Israël. Avant les attentats, les services d’intelligence indiens n’ont pas pris au sérieux les avertissements. Il y a eu un manque de communication entre la marine nationale et la police. L’Inde, géant économique, n’a pas pu protéger sa population, ce qui a provoqué une grande colère en Inde. Une des solutions réside dans l’établissement de liens encore plus étroits avec Israël pour la formation et l’entraînement d’unités commandos, option que l’Inde semble adopter car elle ne peut envisager d’attaquer le Pakistan. Resterait l’option de lancer des attaques ciblées, contre les centres de terrorisme ou contre des personnalités, mais les Indiens ne savent pas gérer de telles attaques, car l’Inde est une société libre, très individualiste, pas très contrôlée (il n’y a pas de cartes d’identité). L’option de la coopération avec les Israéliens semble s’imposer.
L’Afghanistan est-il un enjeu stratégique majeur pour les Indiens et les Pakistanais ?
Les Indiens veulent devenir l’allié des Afghans et donnent beaucoup d’argent, construisent des écoles, des hôpitaux. Ils disent qu’ils veulent exporter du softpower et non du hardpower. L’occident ne voit pas cela d’un très bon œil, car tant que les Indiens sont en Afghanistan, c’est irritant pour les Pakistanais qui ne se sentent pas confortables avec une présence indienne forte en Afghanistan. Pour justifier leur manque d’acharnement contre les terroristes, les Pakistanais disent qu’ils ont besoin d’alliés à l’intérieur du pays pour équilibrer la présence indienne.
Recueil de notes par Françoise Vernes
Vaiju Naravane est correspondante pour les plus grands journaux indiens: elle l’a été pour The Times of India, The Hindustan Times, et actuellement pour The Hindu, le plus important quotidien indien de langue anglaise. Elle est une remarquable informatrice entre l’Inde et l’Europe. Elle est éditrice chez Albin Michel dans le domaine de la littérature asiatique, et vient de diriger la publication de Mother India, par Manil Suri, un écrivain indien de tout premier plan.