Conférence, avec projection, du lundi 10 octobre 2016, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencière : Charlotte Schmid, directrice d’études à l’École française d’Extrême-Orient
Les premières représentations figurées connues tant du dieu hindou Vāsudeva-Kṛṣṇa que de son frère selon les textes indiens, Balarāma, apparaissent sur des monnaies d’argent datées du IIe siècle avant J.-C., retrouvées sur le site d’une ville considérable de la Bactriane grecque, le site d’Aï Khanoum, qui fut fouillé par la Délégation archéologique française en Afghanistan de 1964 à 1978.
Ces objets font s’interroger sur les relations entre les colonies grecques d’Asie Centrale et le monde indien, sur le lien entre monde grec et apparition des représentations figurées en Inde, et, enfin, question d’importance pour celui qui s’intéresse aux origines du vishnouisme, sur l’importance de Balarāma par rapport à Vāsudeva-Kṛṣṇa et donc à Viṣṇu qu’attestent ces monnaies. Ce qu’on appelle communément la colonne d’Héliodore, une colonne libre qui se dresse en Inde Centrale, forme un contrepoint à ces monnaies. Colonne, donc objet monumental, peu transportable, en pierre, portant une inscription qui, pour brève qu’elle soit, est nettement plus développée que les légendes des monnaies d’Aï Khanoum. Située dans un territoire assurément indien cette fois et témoignant de la dévotion adressée à Vāsudeva-Kṛṣṇa par un personnage rattaché au monde grec par le nom qu’il porte et la généalogie à laquelle il se rattache, cette colonne et les représentations qui y sont associées nous permettront de considérer les relations entre mondes grecs et indiens depuis l’Inde même.