Conférence, avec projection, du lundi 11 avril, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris.
Conférencier : Alexandre Astier, docteur en Histoire de l’art indien de l’université Paris-Sorbonne
La principale divinité de la prospérité et de la richesse dans l’Inde ancienne est le dieu Kubera. Ce dieu a beaucoup perdu de son importance dans l’Inde actuelle : ses fonctions sont passées majoritairement dans les pouvoirs de Gaṇeśa (le dieu à tête d’éléphant) et dans ceux de la déesse Lakṣmī, devenue la parèdre du dieu Viṣṇu.
Alexandre Astier montre que la figure de Kubera a été extrêmement riche et complexe en Inde ancienne (beaucoup plus que ce qu’on pense le plus souvent) : derrière le modèle classique de Kubera, tel que l’on peut en lire l’histoire dans le livre VII du Rāmāyaṇa et tel qu’on l’identifie généralement dans la sculpture à partir de l’époque gupta, il existe en fait une divinité de la fécondité, de la prospérité et de la richesse à la personnalité bien plus complexe, souvent associée à d’autres dieux et déesses, qui plonge ses racines dans les plus anciennes divinités de l’Inde (les yakṣa) et qui a aussi été adoptée par toutes les religions de l’Inde ancienne (hindouisme, bouddhisme et jaïnisme).