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Termez, berceau de l’empire Kushân ?

pierre_lericheConférence, avec projection, du 14 janvier 2013, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Pierre Leriche, Directeur français de la Mission Archéologique Franco-Ouzbèque de Bactriane, Directeur de recherche au CNRS.

Pierre Leriche évoquera pour nous les nouvelles découvertes de la recherche archéologique à Termez, grande étape de « la route de la soie », où se sont rencontrées les cultures grecques, nomades, indiennes et musulmanes.

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Une parfaite demeure du dieu Vishnu : le temple de Deogarh

thierry_zephiConférence, avec projection, du 10 décembre 2012, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Thierry Zéphir, ingénieur d’études au musée Guimet, enseignant à l’École du Louvre

« L’un des plus beaux temples de l’époque gupta tardive, VIème siècle, le temple de Deogarh (nord-est de Sanchî), est consacré à Vishnu, qui y est notamment représenté reposant sur le serpent d’Éternité, Ananta, et flottant sur les eaux primordiales (voir l’illustration de l’affiche). Dans cet état de sommeil mystique (yoganidrâ), le dieu médite le monde entre deux ères cosmiques (kalpa). À son réveil, il émettra de son nombril un lotus doré d’où surgira Brahmâ, qui créera un nouvel Univers ».

L’âge d’or de l’Inde classique, Amina Okada et Thierry Zéphir, Découvertes Gallimard, 2007.

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À la lumière du sanskrit, un nouveau regard sur l’univers,la conscience et la vie

collette_poggiConférence du 26 novembre 2012, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Colette Poggi, indianiste

Le sanskrit a connu un développement exceptionnel dans l’histoire de l’humanité, marqué par sa pérennité plurimillénaire et son rayonnement en Inde et hors de l’Inde, non seulement en Asie centrale, en Asie du Sud-Est, mais aussi en Occident où sa découverte par les savants, dans le dernier quart du XVIIIème siècle, marque un tournant dans l’histoire des idées.

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La représentation de la nature dans l’art de l’Inde ancienne

Affiche Anne SudreConférence avec projection du 12 novembre 2012, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Anne Sudre, enseignante à l’École du Louvre

Les populations de l’Inde ancienne avaient une relation étroite, sacrée et d’inspiration écologique avec la nature ; elles considéraient la terre comme une déesse mère, personnifiaient les fleuves, les arbres, les montagnes. Le védisme et l’hindouisme divinisent les éléments de la nature et les forces naturelles (le soleil, l’océan, le feu, le vent, l’orage), et leur vouent un culte.

Le bouddhisme, quant à lui, associe des arbres aux événements importants de la vie du Bouddha : la nais­sance, l’Eveil, le parinirvâna.

Par des exemples puisés dans la sculpture et le décor architectural du IIe siècle avant J.-C. au XIIe siècle, commentés en référence aux croyances populaires, aux conceptions védiques, hindoues et bouddhistes qui les sous-tendent, Anne Sudre présente un panorama des principales images réalisées par les artistes indiens pour évoquer la nature, et en décrypte l’iconographie ainsi que la portée symbolique.

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Une héroïne de l’indépendance des Indes

kenize_mouradConférence du 22 octobre 2012, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Kenizé Mourad

Thème : Kenizé Mourad évoque pour nous l’histoire méconnue d’une femme indienne musulmane qui, près d’un siècle avant l’indépendance de son pays, prit la tête de l’insurrection contre l’occupant britannique. La Compagnie anglaise des Indes orientales règne sans partage sur le pays en ce milieu du XIXe siècle. Exerçant sa suprématie tant sur le plan commercial que politique pour le compte de la couronne britannique, elle a désormais annexé la majeure partie du territoire. Parmi les États encore indépendants, l’un d’eux surtout attise ses convoitises : Awadh, l’État le plus prospère du nord de l’Inde, et sa capitale Lucknow, dont la richesse et la beauté lui valent d’être surnommée « La ville d’or et d’argent ». En 1856, la Compagnie décide de passer à l’offensive en annexant Awadh et en exilant son souverain, ce qui déclenche un fort courant de protestation. La bégum Hazrat Mahal, quatrième épouse du roi, prend la tête de l’insurrection. Épaulée par le rajah Jai Lal et avec l’aide des cipayes, soldats indiens de l’armée britannique reliés à sa cause, Hazrat Mahal va deux ans durant tenir en échec la puissante armée britannique. Kenizé Mourad retrace cette révolte des cipayes, premier mouvement de lutte pour l’indépendance indienne dans son roman « Dans la ville d’or et d’argent » (Laffont). Sa conférence porte sur ce thème mais aussi sur une lecture très actuelle de ces événements lointains : l’affrontement entre l’islam et l’Occident, la place de la femme musulmane et les raisons de la montée de l’islam extrémiste face à l’islam libéral.

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Le patrimoine historique de Delhi

Harit Joshi, Maître de conférences à l’INALCO
Conférence du 6 février 2012, Centre André Malraux.

Principal siège du pouvoir du sultanat de Delhi (dynasties d’origine turque et afghane qui ont régné sur l’Inde du Nord de la fin du XIIe siècle au début du XVIe), Delhi devient à partir du XVIe siècle la capitale de l’Inde moghole. Son essor est considérable au XVIIe siècle quand Shah Jahan, bâtisseur du Taj Mahal, décide de construire sa capitale à Delhi, Shahjahanabad, aujourd’hui Old Delhi. Delhi reste capitale à l’époque coloniale (éclipsée un temps par Calcutta) jusqu’à l’indépendance, en 1947. Au cœur du pouvoir politique depuis le XIIe siècle, elle est aujourd’hui la capitale et le plus important centre administratif et politique de l’Inde.

Depuis le XIIe siècle, les souverains y bâtissent un certain nombre de monuments : certains, uniquement fonctionnels, servent de résidence aux membres de la famille royale, d’autres plus symboliques, assurent la légitimité du pouvoir.

Au cours des siècles, ces monuments ont connu des transformations considérables. Pour des raisons politiques, on cherche à effacer les traces des prédécesseurs, démolissant les réalisations architecturales. Pour des raisons techniques, on récupère les pierres et les matériaux des édifices antérieurs pour construire la capitale. Des parties de bâtiments disparaissent et des monuments se transforment de manière radicale.

Comment la population de Delhi vit-elle l’histoire mouvementée de ce patrimoine ?

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Les relations entre Iran safavide et Inde moghole du XVIe au XVIIIe siècle

Corinne Lefèvre
Inde moghole et Iran safavide
5 mars 2012, Centre André Malraux

lefevre_inde_moghole

La miniature illustrant l’annonce de la conférence de Corinne Lefèvre nous montre deux souverains contemporains : Shah Abbas, qui régna de 1587 à 1629 en Iran safavide, et Jahangir, qui régna de 1605 à 1627 en Inde moghole. Par son auteur, ses inscriptions et son sujet, cette œuvre atteste de l’importance du modèle persan dans la construction de l’empire moghol tant au niveau culturel que politique.

L’auteur de la peinture, Nadir-uz-zaman « La merveille de l’époque », est le fils d’un des très nombreux artistes iraniens (son père Aqa Riza était né en Iran vers 1560) qui, à partir du milieu du XVIe siècle, affluent en nombre croissant dans l’empire moghol, générant ainsi la création de l’atelier impérial de peinture moghole. Comme son père, il tente sa chance en Inde au service du prince Salim, le futur empereur Jahangir pour lequel il continuera à travailler jusqu’à la fin de sa vie.

Les inscriptions en caractère arabo-persan qui ornent la peinture montrent que le persan devient à cette époque la langue de culture de l’empire moghol. À l’origine les Moghols, qui viennent de l’actuel Ouzbékistan, parlent le chaghatay (le turc oriental) et non le persan. C’est d’ailleurs en turc que le fondateur de la dynastie, Babur, écrit ses mémoires, le Babur namah.

Le sujet de la peinture montre deux souverains qui se partagent le monde temporel (ils se tiennent sur le globe terrestre) et le monde spirituel représenté par l’immense et double nimbe solaire et lunaire encadrant la figure des deux empereurs qui se donnent l’accolade. Depuis le fondateur de la dynastie safavide, Shah Ismail (porté au pouvoir par des tribus turkmènes du sud-ouest de la mer Caspienne), et l’avènement de Babur, pour la dynastie Moghole, les Moghols entretiennent des rapports étroits et suivis avec leur voisin iranien, bien plus qu’avec les Ottomans. Mais face à cette coexistence harmonieuse, Jahangir semble écraser de sa masse imposante le frêle Shah Abbas. Le Moghol est monté sur un lion alors que le Safavide se tient sur un agneau qui semble repoussé vers l’ouest du globe. Cette association du lion et de l’agneau fait référence à l’assemblée pacifique des animaux sous le règne de Salomon, auquel les empereurs moghols aiment bien s’associer.

Cette peinture révèle ainsi la rivalité entre ces deux empires et, ce faisant, signe la fin du complexe d’infériorité des Moghols vis à vis des Safavides d’Iran.

L’origine de la rivalité entre ces deux empires

Elle commence dès le début de la dynastie safavide, vers les années 1510, quand Shah Ismaël devient le premier pir soufi de l’ordre safavide à assurer conjointement la fonction royale. Ses disciples « les têtes rouges (qizilbash) » (rappelant la couleur rouge de la coiffe qu’ils portent) vont s’imposer comme la colonne vertébrale du nouveau royaume et monopoliser les positions les plus importantes à la cour, en province et dans l’armée. À la même époque, Babur, petit-fils de Tamerlan, n’est encore qu’un prince à la tête d’une petite principauté du Ferghana, à la recherche d’un royaume. Il a réussi à s’emparer de la prestigieuse ville de Samarkand, fondée par son aïeul Tamerlan, mais il en est chassé par les Ouzbeks. Babur demande à Shah Ismail de l’aider à reprendre Samakand. Après une reconquête de courte durée, il doit se replier sur Kaboul d’où il partira conquérir l’Inde.
En 1544, à l’instar de son père Babur, Humayun demande l’aide de Shah Tahmasp, fils de Shah Ismail, pour récupérer son royaume indien dont il a été chassé par la dynastie afghane des Sur.