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Deux siècles de combats des femmes en Inde

Conférence du 8 mars 2010, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Martine van Woerkens, anthropologue

À l’occasion de la publication de son ouvrage Nous ne sommes pas des fleurs. Deux siècles de combats féministes en Inde (Albin Michel, mars 2010), Martine van Woerkens évoque pour nous le combat de femmes indiennes qui ont bouleversé l’ordre en place. Le titre de son livre rappelle le slogan féministe des années 1980 en Inde : « Nous ne sommes pas des fleurs, mais des étincelles de feu. »

Martine van Woerkens a déjà  fait publier Voyageur étranglé. L’Inde des Thugs, le colonialisme et l’imaginaire dans la collection « Histoire », Albin Michel, 1995.

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Synthèses

Spiritualité, écriture poétique et vision politique chez Muhammad Iqbal (1877-1938)

Conférence donnée par Denis Matringe, directeur de recherche au CNRS

Lundi 1er février 2010, Centre André Malraux, Paris

Comme Hugo dans la constellation du romantisme français, Iqbal est le poète qui se distingue indiscutablement parmi les écrivains indo-musulmans confrontés aux grands bouleversements politiques et sociaux des premières décennies du 20e siècle, donnant, jusqu’à l’excès parfois, sa pleine mesure à la réponse d’un lettré musulman aux sommations de l’Histoire lors de la marche de l’Inde vers l’indépendance. En dépit d’une santé tôt dégradée et d’une mort prématurée, Iqbal a incarné tout le cycle de l’évolution qui a fait passer la meilleure poésie ourdou d’une écriture conventionnelle à une pratique investie d’une mission sociale, jusqu’à devenir le poète musulman le plus acclamé en Inde et la plus vibrante force d’inspiration pour nombre de ses coreligionnaires.
Des centaines d’études ont été consacrées à Iqbal, et l’on hésite à ajouter une pierre à pareil édifice. On ne traitera ici que du rapport entre ses idées religieuses, telles qu’elles s’expriment dans ses écrits, et son engagement politique, qui se fit avec un certain décalage par rapport à l’immense notoriété que lui valut sa poésie dès le début des années vingt. Les principales questions qui nous arrêteront tiennent à la forme et à la logique de cet engagement.

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La part de l’Inde

Conférence donnée par Jean-Claude Carrière, écrivain, scénariste

13 décembre 1996, Centre culturel britannique, Paris

«  Comment une œuvre, conçue et exécutée dans un pays, dans une culture, dans une civilisation peut-elle se transporter dans une autre culture ? Comment peut-elle circuler ? Que perd-elle, que laisse-t-elle en route ? Éventuellement, que peut-elle gagner ? Ce que j’ai voulu dire par « la part de l’Inde », c’est justement cela. Quand nous empruntons à l’Inde une de ses œuvres et que nous la faisons nôtre, quelle est dans notre œuvre “la part de l’Inde” ? »

Autour du travail fait tout au long de 15 années avec Peter Brook sur le Mahâbhârata, Jean-Claude Carrière nous explique dans quelles circonstances et comment il a abordé cet immense poème avec Peter Brook. Le Mahâbhârata est venu à eux « par hasard », en 1973, par l’intermédiaire de Philippe Lavastine, remarquable professeur-conférencier.

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Philosophies indiennes dans l’épigraphie du Cambodge ancien

Conférence (avec projection) du 15 février 2010, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Gerdi Gerschheimer, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études (section des sciences religieuses).

Thème : Gerdi Gerschheimer, spécialiste de la logique indienne (nyâya) et de l’exégèse védique (mîmâmsâ), nous présente, à l’aide de projection, l’épigraphie du Cambodge ancien (VIe-XIVe siècles). Il déchiffre pour nous les poèmes gravés sur les pierres qui font référence aux philosophies indiennes.

  • Gerdi Gerschheimer est l’auteur d’une thèse sur la nouvelle logique (navya-nyâya) traitant de philosophie du langage, intitulée La théorie de la signification chez Gadâdhara, publiée par l’Institut de civilisation indienne du Collège de France, Fasc. 65, Paris, 1996.
  • Il a effectué des séjours d’études en Inde, notamment à Poona (Maharashtra) sur la logique traditionnelle indienne au Centre of Advances Studies in Sanskrit, et en exégèse védique au département du dictionnaire sanskrit du Deccan College.
  • Il a co-dirigé avec Gérard Colas une réflexion collective Écrire et transmettre en Inde classique, publiée par l’École Française d’Êxtrême-Orient, Coll. Études thématiques, Paris, 2009.
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L’Inde vue d’Europe 1750-1950

Conférence du 1er mars 2010, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Christine Maillard

  • Professeur à l’université de Strasbourg où elle dirige la recherche en études germaniques
  • Directrice de la Maison interuniversitaire des Sciences de l’homme-Alsace (CNRS)

Thème : Depuis la découverte par voie maritime de l’Inde par Vasco de Gama, ce grand pays n’a cessé d’influencer l’Europe. C’est avec l’Inde que s’écrivent les pages de l’histoire culturelle et religieuse de la modernité européenne, telle qu’elle commence avec les Lumières  et se poursuit tout au long des XIXe et XXe siècles. Dans son ouvrage « L’Inde vue d’Europe Histoire d’une rencontre (1750-1950) » Christine Maillard évoque, notamment, le rôle insistant du dharma pour les débats européens sur l’éthique, la portée de la représentation du Soi (âtman) pour les théorisations du sujet, ou celle de la non-dualité védantique pour les conceptions du monde des physiciens du XXe siècle. Dharma, karman, mâyâ, âtman : que deviennent ces notions, une fois perçues ? Comment participent-elles à la reconfiguration des savoirs européens ? L’enquête de Christine Maillard s’arrête « au moment où l’Inde, devenue politiquement indépendante, s’est mise à construire elle aussi les modalités  nouvelles de sa rencontre avec l’Occident. L’Inde qui avait « fasciné » les Européens n’est plus la même. Mais nos relations avec cette nouvelle entité « Inde » restent tributaires de la mémoire de tous ces contacts, réels et imaginaires, que les époques précédentes ont établis avec elle. »

Christine Maillard a publié notamment :

  • « L’Inde inspiratrice Réception de l’Inde en France et en Allemagne (XIXe est XXe siècles) » : Études réunies par Michel Hulin et Christine Maillard, Presses Universitaires de Strasbourg, 1996.
  • « L’Inde vue d’Europe Histoire d’une rencontre (1750-1950) », Albin Michel, 2008.
  • « Passeurs d’idées religieuses entre l’Inde et l’Europe », sous la direction de Christine Maillard, Presses Universitaires de Strasbourg, 2009.
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De l’Inde au Tibet : la représentation des divinités féminines

Conférence du lundi 25 janvier, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Anne Sudre

  • Professeur à l’École du Louvre dans la spécialité « Art et archéologie de l’Inde et des pays indianisés de l’Asie »
  • Responsable du Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris

Thème : dans la continuité de sa conférence Les divinités féminines dans l’art de l’Inde : de l’image au message, donnée en 2008 au Centre Malraux,  Anne Sudre évoque pour nous les étonnantes et complexes représentations de divinités féminines dans les arts du Népal et du Tibet. Souvent d’origine indienne, issues du tantrisme hindou et bouddhique, elles combattent les démons et les ennemis de la religion, incarnent la compassion, protègent le dharma, personnifient des textes sacrés et des formules magiques, détiennent des enseignements secrets. À l’appui d’exemples puisés dans la sculpture et la peinture (Ier-XVe siècles), Anne Sudre présente un panorama des principales déesses et en décrypte l’iconographie, la fonction et le sens.

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L’ordre du monde

Conférence du 11 janvier 2010, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Jean-Claude Carrière, écrivain, scénariste

Thème : « L’idée indienne est qu’il existe une solidarité fondamentale entre le dharma individuel et le dharma cosmique. la bonne marche de celui-ci dépend de l’observance de l’autre. L’art comme liaison suprême, comme la seule façon d’apprivoiser les secrets du monde, est le reflet constant, omniprésent, du dharma« . (L’ordre du monde, extrait du texte de Jean-Claude Carrière, Albin Michel, 2007).

À partir des peintures de Sujata Bajaj, Jean-Claude Carrière évoquera pour nous le dharma, cette notion fondamentale, qui ne correspond à aucun concept occidental, et qui relie chacune de nos actions, chacune de nos pensées, à la totalité de l’univers, dont la bonne marche dépend peut-être, d’abord, de nous.