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De Nehru à aujourd’hui, la naissance du « modisme »

Synthèse des deux conférences données par Éric Mookherjee, au Centre André Malraux, Paris

De Nehru à aujourd’hui
La naissance du « modisme »
(
13 octobre 2014)
&

Un combat impossible contre la démo-bureau-cratie indienne (13 avril 2015)

Un nouveau pilotage économique pour l’Inde ?

Alors que Narendra Modi avait eu des difficultés à obtenir sa nomination à la tête de son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du Peuple Indien) en septembre 2013, donc 7 mois avant les élections indiennes, il a réussi à obtenir une majorité à la Lok Sabha (la Chambre basse du parlement indien) en juin 2014, avec 50 % de sièges, ce qui n’était pas arrivé depuis trente ans.
Le BJP a gagné les élections avec le soutien du RSS, force dominante au sein du BJP. Le RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh) n’est pas un parti (ni membres, ni cartes de parti) mais un mouvement organisé en groupes (médecins, infirmiers, agents de sécurité). Fondé en 1925, il revêt un aspect paramilitaire, et soutient l’idéologie hindutva, la croyance en l’hindouïté de l’Inde.
Modi s’est imposé aussi grâce aux nouvelles techniques d’images d’animation (hologrammes) qui faisaient apparaître son image virtuellement en plusieurs lieux à la fois.

Les origines de Modi
Modi grandit au Gujarat où son père est épicier et vendeur de thé ; Modi, lui-même, tient avec son grand frère une échoppe de thé dans l’une des gares d’une petite ville du Gujarat. Il accède au poste de Chief Minister du Gujarat, non par une élection mais par le remplacement de K. Patel, alors Chief Minister et dont la popularité baisse. Cette situation inquiète le BJP qui propose à Modi d’être le deputy de Patel (ministre en chef adjoint). Modi répond : « Je serai à la tête du Gujarat, entièrement responsable, ou je renonce ». Le BJP, au pied du mur, nomme Modi à la tête du Gujarat, en 2001. En février 2002, se produit l’attentat contre un train de pèlerins hindous qui entraîne des pogroms anti-musulmans. Modi s’éloigne alors de ses mentors du RSS et prend une orientation plus économique.

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Inde-Europe, emprunts et regards croisés

amina_okadaConférence, avec projection, du lundi 1er juin 2015, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencière : Amina Taha-Hussein Okada, Conservateur général, musée national des arts asiatiques-Guimet.

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Les temples du Tamil Nadu, entre légende et histoire

uthaya_vellupillaiConférence, avec projection, du 18 mai 2015, à 18 h. 15, au centre André Malraux, Paris.

Conférencière : Uthaya Veluppillai, chargée de cours à l’Institut national des langues et  civilisations orientales.

Uthaya Veluppillai évoque pour nous l’histoire religieuse des grands temples de l’Inde du Sud ((État du Tamil Nadu) toujours en activité, tels Chidambaram et Madurai,  ou Sirkâli, un haut lieu de la tradition bhakti shivaïte, jamais encore étudié.
Ses sources sont constituées de textes littéraires et épigraphiques de diverses périodes qui permettent de rendre compte du rayonnement continu de ces sites et de l’histoire du shivaïsme au Pays Tamoul.

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Un combat impossible contre la démo-bureau-cratie indienne ?

mookherjeConférence du lundi 13 avril 2015, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris

Conférencier : Éric Mookherjee, École polytechnique, fondateur de Shânti AM

La plus grande démocratie du monde est aussi, selon les observateurs avertis, la plus grande bureaucratie… Dirigée par le parti du Congrès fondé par Gandhi et Nehru, tous deux avocats, plaçant les hommes de savoir au-dessus des autres et adoptant la planification soviétique comme modèle dans les années 60 et 70, l’Inde, avec ses 150 langues et ses milliers de castes, a généré un labyrinthe administratif et politique qui fait sourire et surtout exaspère ceux qui sont amenés à s’y frotter.

Dans un pays comme l’Inde, où les hommes au pouvoir n’en exercent qu’une parcelle et doivent, plus qu’ailleurs, accepter de le partager, face à des adversaires plus nombreux et plus divers dont les prérogatives sont sédimentées par la loi de la démocratie, changer les choses relève d’un défi.

Un an de pouvoir de Modi nous a fourni de nombreux exemples du spectacle du nouveau Premier ministre utilisant toute sa science politique pour arriver aux grands changements que beaucoup estiment cruciaux pour le pays ; nous tenterons de vous en dépeindre les épisodes les plus importants et les plus étonnants, passés et en cours.

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Le cérémonial de cour en Inde moghole

harit_joshi1Conférence, avec projection, du lundi 23 mars 2015, à 18 h 15, au centre André Malraux, Paris.

Conférencier : Harit Joshi, Maître de conférences à l’Institut national des langues et des civilisations orientales (INALCO).

Les empereurs moghols qui ont régné sur une très grande partie du sous-continent indien du 16e au 18e siècle ont mis au point un éclectique cérémonial de cour, alliant d’anciennes croyances d’Asie centrale, des traditions iraniennes préislamiques et des influences indiennes. La conférence étudiera la façon dont ces divers rituels de cour ont permis aux souverains de la dynastie de légitimer leur pouvoir et de renforcer leur autorité, contribuant ainsi à leur longévité et à la création d’un mythe autour de leurs personnes qui perdure à ce jour.

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Le sacrifice selon les rituels indo-iraniens

celine_redard1Conférence, avec projection, du lundi 9 mars 2015, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris.

Conférencière : Céline Redard, chercheuse à l’université de Liège (Bourse COFUND-PeIPD).

Céline Redard mettra en avant un rituel iranien zoroastrien, datant de plus de 2 000 ans, qui a été préservé et qui est encore vivant, bien que minoritaire à l’heure actuelle.

Ce rituel est indo-iranien puisqu’il a la même origine que le rituel védique. Des parallèles féconds seront envisagés.

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La scène sacrificielle dans l’Inde védique

À l’occasion de la publication de l’ouvrage de Charles Malamoud, La Danse des pierres – Études sur la scène sacrificielle dans l’Inde ancienne (éditions du Seuil), Charles Malamoud a donné une conférence au Centre André Malraux, le 29 janvier 2007, dont voici le résumé.

Le rôle fondateur du dispositif sacrificiel

Dans la tradition indienne telle qu’elle se développe dans les Veda, textes fondateurs du brahmanisme, le sacrifice se distingue par le fait qu’il n’est pas centré sur la victime, sa souffrance ou son abnégation, en ce sens qu’elle se laisse sacrifier pour assurer le salut d’autrui. Le sacrifice est perçu avant tout comme une grille de lecture du monde, du cosmos et des rapports sociaux, interpersonnels. La victime ou l’offrande dans le sacrifice joue un rôle primordial; néanmoins l’accent n’est pas mis sur la victime, mais sur le quatuor que constituent les participants au sacrifice, à savoir le sacrifiant, les officiants, la victime ou la matière oblatoire,et la divinité. À quoi s’ajoutent les différents ingrédients de la cérémonie sacrificielle, notamment le feu et, dominant tout le reste, d’une certaine manière, la parole, celle des textes qu’il faut réciter pour que la cérémonie soit efficace. Les auteurs des textes védiques s’efforcent de comprendre l’acte rituel, la chaîne des séquences, de manière à constituer des paradigmes, mais aussi à dégager des catégories sémantiques essentielles du fonctionnement de l’esprit, comme le continu et le discontinu, la répétition et la différence, le principal et le reste, le permanent et le périssable, l’immédiat et le différé, le plein et le vide, l’implicite et le déployé, etc. Autant de catégories universelles que les auteurs indiens ne finissent pas d’explorer dans le cadre du dispositif sacrificiel.