Conférence, avec projection, du 9 février 2015, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencière : Tiziana Leucci, chargée de recherche au CNRS (Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud / École des hautes études en sciences sociales).
Conférence du 26 janvier 2015, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencier : Thierry Zéphir, ingénieur d’études au musée national des Arts asiatiques – Guimet, enseignant à l’École du Louvre
Thierry Zéphir évoquera pour nous l’ensemble (architecture, sculpture, peinture) de ce temple, chef-d’œuvre de l’architecture Chola (début du 11ème siècle).
Résumé de la conférence de France Bhattacharya, donnée le 7 avril 2014 au centre André Malraux, à l’occasion de la parution du roman de Rabindranath Tagore, Kumudini (éditions Zulma), traduit du bengali en français par France Bhattacharya.
La question des femmes a été une des plus âprement débattue en Inde, et particulièrement au Bengale, depuis les premières décennies du XIXe siècle. Elle a été au centre des préoccupations des hindous du Bengale, et surtout de la classe supérieure et moyenne éduquée à l’occidentale, les Bhadraloks, les gens de bien. Calcutta était alors la capitale de l’Inde britannique.
Rappel historique
Les codes de lois et la coutume
Le grand législateur Manu consacre une vingtaine de versets de son livre 5 à préciser les devoirs des femmes : « Une petite fille, une jeune femme, une femme avancée en âge, ne doivent jamais rien faire suivant leur propre volonté, même dans leur maison. » (verset 147) « Pendant son enfance, une femme doit dépendre de son père ; pendant sa jeunesse, elle dépend de son mari ; son mari étant mort, de ses fils ; une femme ne doit jamais se gouverner à sa guise. » (verset 148) « Quoique la conduite de son époux soit blâmable, bien qu’il se livre à d’autres amours et soit dépourvu de bonnes qualités, une femme vertueuse doit constamment le vénérer comme un dieu. » (verset 154).
Toutefois, si Manu interdit bien à la veuve de se remarier et lui enjoint de mener une vie d’abstinence, il ne lui ordonne pas de se brûler vive sur le bûcher funéraire de son époux. D’autres législateurs l’ont fait et, au Bengale, le pandit Raghunandana, au début du XVIe, édicte les règles les plus contraignantes dans tous les domaines de la vie religieuse et sociale des hindous de la région.
Une lignée de grands réformateurs
Raja Rammohun Roy (1774-1833).
Il fut le premier réformateur social à la période qui a précédé la naissance de Tagore. Par une loi promulguée an 1829, il réussit à faire interdire la crémation des veuves qui s’était beaucoup répandue au Rajasthan, mais aussi au Bengale. Rammohun chercha aussi à faire rendre aux femmes le droit à l’héritage que la coutume leur avait enlevé. Il fonda un mouvement religieux monothéiste, le Brahmo Samaj.
Des anciens élèves de l’Hindu Collège, institution fondée en 1817 à Calcutta sur le modèle européen par des Bengalis et des Britanniques bienveillants, allèrent très loin dans la demande de réforme sociale. Leur radicalisme philosophique et religieux et leur conduite, qui allaient à l’encontre de tous les codes religieux, firent qu’ils ne furent pas écoutés. On les appelait les Young Bengal. En 1839, un des leurs fit une conférence sur la condition des femmes hindoues. Il notait successivement 1- leur besoin d’éducation, 2- les maux entraînés par les mariages d’enfants, non- consensuels et irrévocables, 3- ceux produits par la polygamie, 4- ceux produits par les mariages arrangés, 5- il s’élevait contre l’enfermement des femmes et 6- contre l’interdiction du remariage des veuves. Il demandait un mariage civil et la possibilité du divorce. Ce programme de réforme, bien trop en avance sur son temps, ne fut pas repris !
Conférence, avec projection, du lundi 8 décembre 2014, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencière : Anne Sudre, enseignante à l’École du Louvre
Thème : les populations de l’Inde ancienne vouaient un culte aux forces naturelles divinisées, aux divinités du sol et aux divinités de la nature, notamment aux esprits des arbres. Le bouddhisme intégra dans son panthéon ces « petits dieux », présents dans les croyances autochtones, le védisme et l’hindouisme. Il associa également des arbres aux événements importants de la vie du Bouddha : celui-ci naquit sous un aśoka, atteignit L’Éveil sous un pippal et le Parinirvâna dans un bois de śâl.
Les thèmes décoratifs liés à l’eau et au règne végétal, en particulier au lotus, étaient omniprésents dans le premier art bouddhique indien ; ces représentations, inspirées de cultes anciens de la fertilité, symbolisent des notions de naissance, d’abondance et de connaissance. Les arbres étaient fréquemment associés à l’image du Bouddha ; un arbre évoquait même sa présence jusqu’à ce qu’il soit représenté sous sa forme humaine au Ier siècle.
Par des exemples puisés dans la sculpture du IIe siècle avant J.-C. au VIe siècle après J.-C., commentés en référence aux croyances populaires et aux conceptions bouddhistes qui les sous-tendent, Anne Sudre présentera un panorama des principales images réalisées par les artistes indiens pour évoquer l’importance du règne végétal dans l’iconographie bouddhique, et en décrypter la portée symbolique.
Conférence, avec illustration, du lundi 1er décembre 2014, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencier : Raphaël Rousseleau, ethnologue (université de Lausanne/CEIAS)
Raphaël Rousseleau a mené plusieurs recherches de terrain chez les groupes tribaux de l’Orissa, sur lesquels il a publié un ouvrage issu de sa thèse de doctorat (Les créatures de Yama, CLUEB, Bologne 2008). Actuellement professeur à l’université de Lausanne, il continue à travailler sur les cultes locaux en relation à « l’hindouisme », et sur leur ancrage dans l’histoire, la politique et la vie quotidienne des groupes étudiés.
À l’occasion de sa conférence, il reviendra sur les termes anciens désignant ces communautés forestières, dites ‘tribus’, et nous fera découvrir leur diversité. Il évoquera pour nous l’histoire de ces groupes tribaux, notamment dans le contexte colonial. Il conclura sur la portée actuelle des questions tribales qui mérite attention au-delà des frontières de l’Inde.
Conférence avec projection du 17 novembre 2014, à 18 h. 15, au Centre André Malraux, Paris
Conférencière : Caroline Riberaigua, Institut d’études indiennes, CNRS ums 2409/Collège de France
Thème : les images de dieux hindous que nous pouvons voir dans les musées, dépouillées de leur contexte originel, ont pourtant une histoire, une biographie, dans certains cas presque romanesque. Le statut d’oeuvre d’art qu’elles possèdent aujourd’hui dans le contexte muséal n’est qu’un des multiples statuts symboliques qu’elles ont portés au cours du temps La conférence se propose d’examiner les multiples destinées des sculptures de dieux hindous, de temples en temples, du temple au musée, voire de musées en musées : leur naissance dans un cadre rituel précis ; les mutations symboliques ou leur changement de lieu dans le cadre des temples en fonction des évolutions religieuses et/ou politiques ; leur mort rituelle dans certains cas ; leur réadoption dans le temple ou leur entrée dans le monde des musées qui, loin d’être statique, va leur attribuer différentes fonctions symboliques au cours du temps en fonction de la perception occidentale du monde indien.